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12e
Rencontres Photographiques du Pays de Lorient

 

 

 

 Notre ambition centrale était de mettre à jour, en photographie, les frontières qui distinguent des pratiques qui ont des apparences fortes en commun ("c'est de la photo !") mais aussi des différences, souvent nuancées, de statut ("c'est de l'art ou pas ?"). Il s'agissait de séparer des territoires "proprement" photographiques (par " proprement", nous voulons dire qui relève de la construction historique du champs artistique de la photographie) de ceux qui empruntent, de différentes façons, ou à des pratiques autres (la peinture, par exemple...) ou à des stratégies de reconnaissance hétérogènes (importées du champ de l'art contemporain, par exemple...).

Cette ambition était à usage public. Pour nous, confrontés toute l'année à des publics très différenciés, nous savons bien ce qui se pense tout bas, à propos de la photographie. Parfois Si bas qu'on ne l'entend pas. Aussi, n'était-il pas exagéré d'avoir à problématiser -dans un programme d'expositions sur deux ans des évidences du sens commun Si "évidentes", qu'elles ne se formulent même pas.

(Nous joignons à ce document le programme complet de ces deux saisons, 96, 97, à la Calerie LE LIEU) Le programme des Rencontres Photographiques du Pays de Lorient prétend jouer le jeu de ces évidences à déjouer.

Premièrement, nous irons au plus près apparent de ce qui a tout l'air de ne pas être... de la photographie. En collant à une perspective qui pourrait ne sembler être que celle de la peinture. Nous avons choisi d'y tracer un chemin, (parmi d'autres possibles) celui de...

...La tentation du monochrome

Parce que le monochrome peut être considéré comme un possible de la peinture d'après l'invention de l'abstraction, d'après le souci de la représentation. Comme figure exemplaire de l'avant-garde (ou du "n'importe quoi", pour ses adversaires. Et ils sont légions t), le monochrome pourrait constituer un "fossé infranchissable" pour la photographie, cet art forcément (?) voué à la représentation. En tant que "représentation d'une absence de représentation" (Denys Riout), le monochrome peut donc être examiné au plus haut point de son paradoxe, en photographie.

Sans prétendre apporter de définitives réponses, nous présenterons plusieurs propositions d'auteurs qui iront d'un usage très "parlant" de la monochromie (Fric Rondepierre) à une déclinaison plutôt "conceptuelle" du paradoxe de la monochromie (Sabine Mejer), en passant par différentes figures de l'opposition "apparition-disparition" (Yves D'Ans, Jeanne Gailhoustet, Frédérique Gailier,Hîroshi Sugimoto).

Deuxièmement, nous irons aux antipodes de ces jeux de frontière avec le visible, là la photographie assumerait sa part ',que beaucoup estiment, à tort, "naturelle", "essentielle") de responsabi lites, ou.

...En désespoir de cause

elle continue à énoncer, dénoncer, témoigner. Ni reportage, ni documentaire, plutôt des parcours de témoignage à la rencontre des autres. Images qui témoignent aussi de la conscience du monde de leurs auteurs'. Jean-Philippe Jourdrin, Ian-Patrick, Sylvie Rousselle et Catherine Corvec.

Troisièmement, peut-être en guise de "cour de récréation", nous mettrons à jour le travail oublié de Jules-Eugène Auclair, qui, de 1932 à 1935, entreprit un périple photographique dans toute la France, pour diverses compagnies les privées de chemin de fer, avec,..

...La France voyageuse des années 30

ce sera donc un double voyage dans le temps, puisque beaucoup se souviennent de ces images exposées do manière permanente dans les compartiments des voitures de la SNCF jusque dans les années 60.

A ces 3 ensembles d'expositions, dont vous trouverez le rappel et le détail ci-joint, se superposera, un rendez-vous de réflexion et de rencontres JOURNÉE-RENCONTRES du samedi 8 novembre.

Sera publié, en novembre, le catalogue de la manifestation.

 

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