[ Le Lieu ]

 

 John Duncan, Paul Quinn, David Farrell

3 Irlandais dans le même bateau



John Duncan

 

Pour découvrir une jeune photographie irlandaise, active, créatrice et sûre d'elle-même. Maniant les genres (paysage/portrait/nature morte) au plus près des acquis de la modernité photographique pour en faire surgir des capacités interrogatives et émotionnelles radicalement contemporaines.

John DUNCAN vit et travaille à Belfast, ville qui est, depuis plusieurs années son seul territoire d'exploration photographique. Ce qui domine dans les vues des espaces "entre" de la ville, c'est d'abord le sentiment d'étrangeté, d'inquiétude, le sentiment d'être là sur " les lieux du crime "... après le crime. Il n'est d'ailleurs pas question de crimes : seulement des restes, des traces, des signes d'une présence humaine... hors cadre! Des territoires où des gens sont passés, se sont retrouvés peut-être, mais qu'ils ont maintenant désertés. Véritables antidotes aux théories connues de " l'instant décisif ", ces photographies révèlent au contraire la possibilité photographique de dire le temps interminable et la matière des choses jamais disparue.

Paul QUINN est un jeune diplômé du Royal College Art de Londres (qui a " produit " plus d'un des photographes qui comptent sur la scène britannique contempotaine). Au départ du travail photographique, un souvenir d'enfance: le jour, oÙ, pénétrant dans une maison, il découvre le corps étendu d'un vieillard mort. Souvenir visuel : celle d'une lumière juste suffisante pour éclairer modestement la découverte. C'est cette lumière qui forme le motif oentral de ces images d'appartements déserts: des intérieurs laissés vides par leurs occupants, décédés ou en voyage, et ayant " abandonné " derrière eux quelques traces, quelques objets qui révèlent leurs modes de vie.

David FARREL vit et travaille à Dublin. Mais c'est encore de traces et de signes qu'il est question dans ses images. Pendant 2 ans, il a photographié des personnes après la cérémonie religieuse du mercredi des Cendres (Ashes). La série examine la partie du seul rituel de l'année où les actes de croyance sont... manifestement visibles! Ces portraits révèlent la diversite du "peuple des croyants" et les préoccupations de ceux qui se considèrent eux-mêmes comme des catholiques de la fin du 2ème siècle.