| JOE NEILL "NEW WORK"
 exposition personnelle
    " ENTROPY SUITE 3 " - 2000 format : 136 x 136 x 26 cm - Bois, résine polyester, collage,
      plastique peint
  " OUTSIDE " 2000
 format : 195 x 144 x 140 cm
 Bois peint, carton rigidifié
  " TURBULENCES SUR ARNO " 1998
 format : 218 x 66 x 50 cm
 Carton rigidifié, bois peint
  "DREAM SPACE" - 2000 155 x 114 cm - Crayons de couleur sur papier
   Joe Neill appartient à cette génération
      d'artistes américains dont le travail tend à marquer les paysages, et s'appuie sur un rêve
      d'espace. Imprégné dans
 son enfance par les paysages industriels implantés sur
      les massifs anciens de
 Pennsylvanie, inspiré depuis le début des années
      80 par les recherches
 scientifiques portant sur la création et l'évolution
      de notre univers, Joe
 Neill, architecte de l'impossible, nous propose des visions d'un
      univers en
 expansion. La terre y occupe une position centrale, axe coloré
      autour duquel
 se déploie un monde infini de plis, de courbes... Le carton,
      le bois, les
 résines, le vinyle s'assemblent dans un enchevêtrement
      complexe pour former
 des planètes imaginaires, des cathédrales de l'espace,
      nous convier à un
 voyage intersidéral.
 Joe Neill dans le désordre de son atelier cherche un
      nom pour ses cités imaginaires, découpes de carton aux mille circonvolutions.
      Qui n'a jamais
 rêvé d'un voyage dans l'univers ? Je les vois flottant
      à la dérive dans
 l'espace, amarrées à une quelconque station spatiale
      où libres de toute
 gravité, nous volons d'un étage à l'autre
      sous le regard muet des étoiles.
 Nous sommes en orbite autour de je ne sais quelle planète
      imaginaire dans la
 précision du trait et le lyrisme de la courbe... Il y
      a des jardins aux
 crayons de couleur, des chemins aux encres de chine, des parcs
      irisés, il y a
 même des fontaines chromatiques ! Nous nous promenons dans
      une tour de Babel,
 cathédrale de l'Espace qui n'atteindra jamais le ciel
      puisqu'elle y est
 déjà... naviguant bien au-delà de notre
      stratosphère dans une dimension
 indéterminée de l'espace-temps.
 La grande aventure de la deuxième moitié du
      vingtième siècle fut le voyage sur la lune imaginé par Cyrano de Bergerac et les poètes
      et dramaturges
 baroques du XVII e siècle relayés par Jules Verne
      deux siècles plus tard. Qui
 d'entre nous ne se souvient des premiers pas de l'homme sur la
      lune ? Cette
 aventure que nous avons tous vécus les yeux écarquillés
      devant notre poste de
 télévision, Joe Neill nous y ramène en nous
      offrant un jardin des délices de
 l'univers aux couleurs américaines des granges et des
      mers.
 Ses sculptures, comme ses dessins ont un centre, il ou trou
      noir autour duquel gravitent des sphères, d'où partent des
      lignes d'énergie... nous
 sommes à l'entrée du labyrinthe, au bord du Styx,
      et nous nous souvenons des
 maquettes du système de Ptolémée dans la
      grande galerie qui surplombe les
 jardins du Vatican.
 Architecte d'un futur aléatoire, illustrateur d'un
      des rêves éternels de l'humanité, Joe Neill nous fait partager ses visions grâce
      à ses dessins et
 ses sculptures. Il nous entraîne très loin, dans
      un univers qui est peut-être
 tout proche.
 Lélia Mordoch, 24 août 2000(texte publié dans la plaquette accompagnant l'exposition
      personnelle
 d'octobre-décembre 2000, Galerie Lélia Mordoch,
      Paris)
   Biographie :
 Né en 1944 aux Etats-UnisVit et travaille en France.
 EXPOSITIONS PERSONNELLES (sélection)
 1998 Centre d'Art d'Ivry, Galerie Fernand Léger, Ivry/Seine
 1997 " Transparent spaces and constructed dreams ",
      Galerie Lélia Mordoch,
 Paris, France
 Butler Institute of American Art, Trumbull, Ohio, U.S.A.
 Butler Institute à Salem, Prebyterian College à
      Clinton, South
 Carolina
 et Westminster College à New Wilmington, Pennsylvanie,
      USA.
 1994 Galerie Lélia Mordoch, Paris, France
 1988 St. Peters Church, Lexington AV., New-York, N.Y. USA
 O.K. Harris Gallery, New-York, N.Y. USA
 1984 Butler Institute of American Art, Youngstown, Ohio, U.S.A
 1982 Vanderwoude Tananbaum Gallery, N.Y. U.S.A.
 1980 R. Freidus Gallery, N.Y. U.S.A.
 1978 Galerie Gillespie / de Laage, Paris, France
 1977 Robert Freidus Gallery, New-York, N.Y., USA
 1975 55 Mercer Street, New-York, N.Y., USA
 1973 Winterhill Gallery, Houston, Texas, USA
 1970 Hemingway Bendrat Gallery, New-York, N.Y. USA
 Wheelock College, Boston, Massachusetts, USA
 1968 Mt. Union College, Alliance, Ohio, USA
 1967 Galerie 1-2, Cleveland, Ohio, USA
 EXPOSITIONS COLLECTIVES (sélection)1998 " Dessins de sculpteurs ", Hôtel d'Albret,
      Fond Municipal d'Art
 Contemporain, Paris, France.
 " Collectors Show ", Arkansas Art Center, Little Rock,
      Arkansas,
 USA.
 1997 " Artistes Américains en France. ", Fondation
      Mona Bismark, Paris,
 France
 " Entre Art et Science, la Création ", Palais
      de la Découverte,
 Paris,
 France.
 " Les dix jours de l'art contemporain. ", Art et Patrimoine,
 Paris, France.
 " Bois ", Centre d'Art, Hospice Saint Charles, Rosny-sur-Seine,
 France.
 1994 La création artistique américaine d'aujourd'hui,
      Espace Toulouse
 Lautrec et Espace Kraft, Velizy, France.
 1993 " Itinéraire 93 ", (affiche de l'exposition),
      Levallois-Perret,
 France.
 1992 " Originaux, cycle papier ", Galerie Alain Oudin,
      Paris, France.
 1991 Galerie Zabriskie, Paris, France .
 1990 Galerie Samy Kinge, Paris, France.
 1986 " X-tra Critical Role ", G. Bryers Gallery, N.Y.USA
 1983 " Suspended Object ", Berkshire County Museum,
      Pittsfield,
 Massachusetts, USA.
 1982 " Landscape in Sculpture ", Freidman Gallery,
      Albright College,
 Reading, Pa. U.S.A
 " Sculpture ", Zabriskie Gallery, New-York, N.Y. USA
 1981 " For Love and Money ", Pratt Institute, Manhattan
      Center, New-York,
 N.Y, U.S.A
 Art Chicago 81, Navy Pier, Chicago, USA., stand Robert Freidus
 
 Gallery.
 1980 " Current New York ", J&E Lowe Gallery, Syracuse
      University, N.Y.
 U.S.A
 " A matter of choice ", Hal Bromm Gallery, New-York,
      N.Y. USA
 ( sélection Christo)
 1977 " Condensed Space " , Nassau County Museum, Roslyn,
      N.Y,. U.S.A
 1968 " The Dominant Woman ",Finch College Museum, N.Y.
      U.S.A.
 Depuis 1993, participe aux expositions de groupe de la galerie
      Lélia Mordoch , Paris qui l'a présenté sur les foires suivantes
      :
 Art International N.Y.,1998, USA / SAGA 98, Paris, France / Art
      Miami 98, USA
 / SIAC 95, Strasbourg, France.
 Collections publiques / Public collections (sélection)Buttler Institute of American Art, Youngstown, Ohio, USA
 Ville de Paris, France.
 Hirschorn Museum, Washington DC, USA.
 Chase Manhattan Bank, New York, NY, USA.
 Everson Museum of Art, Syracuse, New York, NY, USA.
 Finch College Museum of Art, New York, NY, USA.
 McCrory Corporation, New York, NY, USA
 Memorial Art Gallery, University Of Rochester, Rochester, NY,
      USA.
 Philip Morris, Inc., New.York, NY USA.
 Tyler Museum of Art, Tyler, Texas, USA.
 University of Connecticut, Hartford, Connecticut.
 Westminster College, New Wilmington, Pennsylvanie, USA
 Becton-Dickenson, New Jersey USA
 Equitable Insurance, New-York, NY, USA
 Davis, Polk and Wardell, New York, NY, USA
 Cleary, Gottlieb, New York, NY, USA
 A.G. Becker, New York, NY, USA
 Bibliographie / Bibliography (sélection)Presse :
 Marc Herissé, Gazette de l'Hôtel Drouot 14 nov.
      97, 24 oct. 97, 29 avr. 94.
 Le Journal des Arts, 10 octobre 97.
 Cynthia Nadelman, Art News, décembre 1987.
 Ellen Klein, " Reviews ", Art Magazine, février
      1985
 Grace. Glueck, N.Y. Times, juillet 1983.
 Margaret. Sheffield, Art Magazine, décembre 1982.
 Vivian Raynor, N.Y. Times, 19 décembre 1980.
 Stuart Greenspan, Artforum, octobre 1978.
 Catalogues :Galerie Fernand Léger, CAC, Ivry/Seine, septembre 1998.
      Préface : C.Nadelman.
 Butler Institute of American Art, Youngstown, Ohio, USA, 1996.
      Préface : M.
 Ridl
 Galerie Lélia Mordoch, Paris, 1994. X. Luccioni.
 Butler Institute of American Art, Youngstown, Ohio, USA, 1984.
      Préface : J.
 Yau.
 Robert Freidus Gallery, New York, NY, USA, 1980. Préface
      : J. Yau.
 ECRIVAIN D'UN MYTHE
 Joe Neill est un constructeurConstat de banalité au premier regard. Mais ce n'est pas
      si simple ! et je
 m'étonne de constater combien simplet serait d'en rester
      à la simplicité
 d'une telle affirmation.
 Joe Neill est un déconstructeurDécouverte de complexité aux croisements de regards
      enchevêtrés. En réalité
 ce monde d'habitations inextricables m'invite pourtant à
      le pénétrer tout en
 m'en interdisant l'entrée.
 Ces objets dressés aux limites des lois de la pesanteur
      m'apparaissent étrangement " turbulantes " (1) comme des échafaudages
      impossibles au service
 d'architectures qui jamais ne pourront être construites.
 L'artiste semble vouloir dresser des pylônes qui se tordent
      " outside " (2)
 avant même de porter, d'abriter, d'accompagner la moindre
      construction.
 Joe Neill m'apparaît alors comme un bâtisseur
      de piranesques prisons qui n'enfermeront que le regard à l'intérieur du labyrinthe
      d'armatures fragiles,
 à la limite de l'effondrement. Etre dehors, c'est être
      à la fois en instance
 et en interdit d'être dedans. Ces objets s'offrent à
      moi comme des structures
 porteuses d'espaces démantelés.
 L'univers poétique de l'artiste, après la période
      magique de découverte et
 d'éblouissement, se transforme peu à peu en une
      troublante sensation
 d'oppression. Le voyage intérieur, d'obstacles en barrages
      franchis, peut me
 conduire jusqu'aux murs où s'accrochent de curieux bas
      reliefs. Ici,
 l'organisation de la construction obéit à une composition
      centréePourtant "
 l'entropy " (3) du système caractérise le
      degré de désordre qui s'insinue
 dans une apparence d'ordre. Autour de portions de sphères
      concaves, une
 structure rayonnante se voit bousculée par le désordre
      débridé et irrationnel
 d'un enchevêtrement de petits bois.
 Le chevauchement des plans, doublé de l'ombre portée
      sur les murs, enserre
 comme une maille le creusement de la sphère. Celle-ci
      peut alors porter la
 trace de collages serpentins proliférant autour d'une
      autre sphère, minuscule
 il magique.
 Joe Neill, magicien d'un univers cosmique, retourne le centre
      sur lui-même. Il le confond au cur d'un monde illogique réglé
      par les lois qu'il réinvente
 sans cesse, afin d'en manipuler toutes les contradictions.
 Parallèlement à ce travail tridimensionnel,
      l'artiste dessine à la pointe aiguisée de crayons de couleur. Les éléments
      qu'il met en place sur le papier
 s'apparentent à une écriture. Celle-ci prend appui
      sur un point de
 focalisation paradoxalement limité à l'infiniment
      petit d'une planète. Là
 encore, je retrouve l'artiste écrivain du cosmos interprétant
      les
 basculements de l'univers par la mise en espace de plans translucides,
      en
 suspension dégradée sur le vide d'une grande page
      blanche.
 Déconstructeur, Joe Neill n'est pas architecte. Sculpteur,
      l'est-il vraiment lui qui cloisonne le vide. Peintre, rarement et c'est pour traverser
      l'espace
 de fulgurances de couleur. Dessinateur dès l'origine avant
      d'élaborer ses
 arachnéennes figures spatiales. Ecrivain sans doute, lui
      qui me raconte
 d'incroyables histoires de Babel, qui comme le mythe, resteront
      tours sans
 fin.
 Bernard Point, Juillet 2000.
 Bernard Point est directeur de la Galerie Municipale de Genevillier.
 |