La galerie Roger Pailhas présente le travail vidéo de Michèle Sylvander.

On connaît Michèle Sylvander pour ses photographies qui, depuis 1989, occupent une place première dans sa pratique. Elle met en scène, avec une distance teintée d'humour, le corps humain - le sien - maquillé, déguisé ou travesti.

Avec beaucoup d'ambiguïté, elle nous invite à repenser l'angoisse du devenir de la beauté que nous impose l'image de la femme dans notre société occidentale.

Aujourd'hui, le choix d'utiliser la vidéo semble lié à la volonté de se défaire d'un médium dont le rapport au temps est par trop évident. Cette nécessité d'élargir un champ d'investigation, ce désir de sortir du champ photographique sont de même nature que la réflexion que mène l'artiste sur la notion d'espace contraint: dans ses travaux sur le travestissement et le changement d'identité, on sent, en effet, un besoin viscéral de faire éclater les limites quelles qu'elles soient.

"Insomnie" est le premier film de Michèle Sylvander. Le plan fixe souligne la simplicité du dispositif mis en place. Le corps de l'artiste est filmé au travers d'une bulle en plastique transparent; il est contraint à se mouvoir dans cet enfermement.